Quelques réflexions sur la Syrie
Les médias nous informent jour après jour sur les progrès ou échecs des rebelles ; mais comme souvent sans nous donner tellement de clés pour comprendre.
Le tandem Sarkozy-BHL s’est permis une mise en scène pour nous faire croire que comme en Lybie il fallait y aller pour détrôner Bachar el Assad, après l’avoir pompeusement reçu à Paris il y a quelques années aux cérémonies du 14 juillet.
Là-bas, on peut voir qu’une partie des syriens, proche du pouvoir, comme les alaouites (10 % de la population), les chrétiens, les Druzes, savent que dans cette région multiculturelle, une région qui n’est pas vraiment une nation, la cohésion de l’ensemble est garantie par une dictature du genre de Assad ; comme faisait Sadam Hussein en Irak. Ces pays, artificiellement créés par le colonisateur, ne sont pas des nations.
On peut voir aussi que l’enjeu n’est pas la seule Syrie mais toute la région.
- L’Arabie Saoudite et le Qatar, soutenus pas les USA, cherchent à prendre l’ascendant sur l’Iran.
- Israël ne cherche qu’à profiter de la faiblesse du couple Syrie-Iran, pour attaquer l’Iran.
- La Turquie, alliée des USA, et jusqu’à peu, d’Israël, rêve de dominer tout le Moyen Orient
- La défaite de Bachar, et l’affaiblissement de la Syrie qui en résulterait, déstabilisera son allié le pouvoir iranien, ce qui peut favoriser une révolution du peuple iranien.
- L’Occident et les USA - on voudrait dire les multinationales - ont tout à gagner à la disparition de pouvoirs forts, ce qui rendra le pétrole plus accessible.
On peut voir enfin qu’une fois de plus ce sont les Frères musulmans qui ont des chances de tirer les marrons du feu. Beaucoup de Syriens qui soutenaient Bachar, le faisaient, semble-t-il, surtout par peur d’une autre dictature, encore plus rétrograde, celle de l’intégrisme.
Tout cela commande une certaine prudence.
Henri MARTIN